Symptômes
Notre personnel soignant a des opinions divergentes sur la nécessité de traiter la fièvre en fin de vie. Qu’en pensez-vous?

La fièvre est un symptôme courant en fin de vie. Elle peut être causée par une infection et donner lieu, dans bien des cas à une pneumonie de fin de vie. Mais une fièvre peut aussi trouver sa source ailleurs; chez les cancéreux, par exemple, une fièvre peut-être induite par les cytokines (on parle alors de « fièvre tumorale »).

L’analyse et le traitement de la fièvre sont basés sur l’espérance de vie (le patient est-il sur le point de mourir?), les objectifs ou les volontés du patient concernant ses soins et le degré de détresse et d’inconfort associés à la fièvre.

Les prestataires de soins ont longtemps débattu à savoir s’il fallait traiter la fièvre, même chez les patients en bonne santé. La fièvre est-elle une réaction à l’infection ou une façon pour le corps d’éliminer cette dernière? On sait maintenant qu’une augmentation d’un à quatre degrés Celcius de la température corporelle peut inhiber la reproduction des micro-organismes et stimuler la destruction des bactéries par les macrophages.

En fin de vie, il faut chercher à savoir si la fièvre incommode le patient. Si son état se détériore au point qu’il n’est pas nécessaire de déterminer la cause de sa fièvre et qu’il ne manifeste aucun signe de détresse, il n’y a aucune raison de traiter sa fièvre. Si le patient est toujours alerte ou semble souffrir de la fièvre, il faut essayer d’améliorer son confort. Dans tous les cas, il est important de lui parler pour savoir s’il ressent de l’inconfort. Il est important aussi de parler avec les membres de la famille pour vérifier qu’ils comprennent bien la situation et vérifier leurs attentes concernant la prise en charge de la fièvre.

Lorsqu’un patient a de la difficulté à avaler ou n’est plus capable d’avaler des médicaments oraux, il faut mettre en balance la facilité d’administration et les risques des différents agents. L’acétaminophène est sécuritaire chez la plupart des patients et c’est l’agent pharmacologique le plus couramment utilisé pour traiter la fièvre. Cependant, l’acétaminophène ne peut pas être administré par voie parentérale. Il est vendu sous forme de liquide, de comprimés et de suppositoires. Le recours aux suppositoires peut sembler trop invasif ou s’avérer désagréable pour le patient et peut-être aussi pour les proches aidants. Cela peut aussi exposer le patient à d’autres risques (par exemple, entraîner une neutropénie chez un patient dont la mort n’est pas imminente). Les autres médicaments utilisés pour traiter la fièvre sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène et le naproxène. Un de ces agents, le kétorolac, peut être administré par voie intraveineuse et son efficacité contre la fièvre est reconnue. Cependant, ces médicaments peuvent entraîner des saignements gastro-intestinaux et une insuffisance rénale. On sait que les corticostéroïdes ont des effets antipyrétiques et anti-inflammatoires, mais les risques qu’ils présentent peuvent être un peu plus élevés. Si la fièvre est récurrente, il peut être nécessaire de prévoir des médicaments pour éviter des variations importantes de température corporelle et l’inconfort qu’elles entraînent. Comme toujours en soins palliatifs, il faut soupeser les avantages et les risques du traitement.

Si les suppositoires sont utilisés pour calmer la fièvre du patient et que ce dernier a des douleurs accrues lorsqu’on le transfère ou qu’on le repositionne, il faudra peut-être prendre d’autres facteurs en considération, en plus de ceux décrits précédemment.

  • Y a-t-il lieu d’utiliser un analgésique à action rapide (comme du fentanyl par voie sublinguale ou intranasale) pour calmer la douleur incidente avant de tourner le patient ou de lui prodiguer des soins?
  • Peut-on planifier l’administration des suppositoires en fonction des moments où on tourne ou on repositionne régulièrement le patient?

Les interventions non pharmacologiques consistent notamment à maintenir une température et une circulation d’air ambiant agréables, à déposer un linge frais sur le front du patient et à s’assurer que les draps sont légers et secs. Les liquides frais ou la glace en copeaux peuvent aider les patients alertes. Les soins de la bouche et des lèvres sont importants pour ceux qui ne le sont pas.

Il y a des méthodes brusques mais efficaces d’abaisser une fièvre (toilette à l’éponge avec de l’eau tiède, blocs réfrigérants, couvertures de refroidissement, ventilateurs électriques, climatisation), mais il vaut mieux les éviter parce qu’elles ont tendance à entraîner des frissons, une vasoconstriction et, souvent, à aggraver l’inconfort du patient.

Les manuels de soins palliatifs énumérés ci-dessous fournissent des informations générales sur la prise en charge de la fièvre et les méthodes de soins.

Références

1. Hanks G, Cherney NI, Christakis NA, Fallon M, Kaasa S, Portenoy RK, eds. Oxford Textbook of Palliative Medicine, 4th ed . New York, NY: Oxford University Press; 2010.

2. Ferrell BR, Coyle N, eds. Oxford Textbook of Palliative Nursing, 3rd ed. New York, NY: Oxford University Press; 2010.

3. Walsh TD, Caraceni AT, Fainsinger R, et al. Palliative Medicine: Expert Consult. Philadelphia, PA: Saunders Elsevier; 2009.


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